Le territoire

Kuujjuaq

KUUJJUAQ, signifie « la grand rivière [1] », ce qu’elle fut autrefois. Après la Convention de la Baie James et du Nord québécois, le barrage aménagé sur la rivière Kuujjuaq en a réduit le débit.

Ce lieu, où vivent plus de 900 Inuits et plus de 100 Qallunaats, est le plus peuplé du Nunavik. Malgré la présence de nombreux Qallunaats et l’enseignement de l’anglais et du français à l’école, les Kuujjuamiut et leurs enfants continuent de parler l’inuktitut. La croissance de Kuujjuaq est favorisée par la présence d’un aéroport où atterrissent les avions des Qallunaats. C’est d’ailleurs l’armée américaine qui s’est rendue la première dans ce village. Même si les Inuits deviennent un jour moins nombreux que les Blancs à Kuujjuaq, ils auront toujours autorité sur l’endroit, car c’est leur terre.

Tous les Kuujjuamiut, des enfants aux aînés, parlent encore l’inuktitut. Plusieurs personnes parlent parfaitement l’anglais et servent d’interprètes auprès des aînés unilingues.

Kuujjuaq n’est pas située tout près des territoires de chasse, surtout en ce qui concerne le phoque. Mais la voie migratoire du caribou passe à proximité, et on peut y exploiter le poisson et les lagopèdes l’hiver durant.

Des avions en provenance de tout le Nunavik, ainsi que de Nunatsiaq (île de Baffin), y atterrissent. Un hôpital dessert également la population de la baie d’Ungava ; les femmes peuvent venir y accoucher. De nombreux Inuits du Nunavik sont nés soit à Kuujjuaq, soit à Puvirnituq. Il y a moins de décès au Nunavik que de naissances.

Les habitants de Kuujjuaq accueillent bien ceux des villages situés plus au nord.

Le territoire du Nunavik est immense vu d’avion. Nous sommes heureux de vivre au Québec, car c’est une terre immense.

Texte par Taamusi Qumaq (1992)

[1] Se traduit aussi par « rivière au courant fort ».