Médecine traditionnelle

Les pierres et le sable

Enveloppées dans un linge, les pierres ou le sable chauffés servent de bouillotte. On doit cependant les choisir soigneusement. Les pierres doivent être propres et prises à la surface du sol, plutôt que déterrées. Certains préfèrent les pierres dites « à aiguiser », plates, polies et de couleur foncée. D’autres soutiennent que les pierres rouges, trouvées dans les lacs ou la mer, sont plus efficaces. Il existe des pierres « fortes » et des pierres « faibles », mais la différence n’est pas évidente ; il faut les tester pour savoir si elles sont propices à l’usage médicinal. On les entrepose soigneusement, mais on s’en débarrasse en reprenant la vie nomade.

Au sujet des pierres, on nous a raconté l’histoire suivante. « Je me souviens qu’une femme avait choisi une pierre sur la plage pour traiter ma mère. J’étais effrayé parce que je croyais que maman allait être forcée de l’avaler ! Mais plutôt, on la plaça dans un seau pour la faire chauffer... »

Pour ce qui est du sable, on se le procure sur la plage à marée basse ou en creusant un trou profond dans la toundra. Le sable le plus efficace est de couleur claire et sans poussière.

Les « bouillottes » de sable ou de pierres soulagent les crampes d’estomac, les infections cutanées et les problèmes urinaires ; elles aident à faire venir les règles. On se sert de pierres froides sur la nuque et tout autour du corps pour arrêter des saignements de nez abondants. Une petite pierre à aiguiser peut aussi servir à enlever la pellicule blanche laissée sur les yeux par la cécité des neiges. Le sel est parfois substitué au sable.