Langue Inuktitut

Projet Inuktituurniup Saturtauninga

La source de ce projet est en fait le travail demandé par l’équipe de négociateurs du Nunavik Aquvvinga sur les mesures prises pour la protection des langues minoritaires (rapport). Dans la foulée de ce travail, une deuxième phase a été financée pour faire le diagnostic de la situation au Nunavik à la lumière des mesures en vigueur dans le reste du monde. L’équipe de travail, cependant, a jugé qu’un diagnostic valable devait provenir des collectivités elles-mêmes, et le projet a intégré une série d’ateliers locaux.

En réponse aux préoccupations exprimées avec de plus en plus de vigueur par les Inuits du Nunavik quant à la survie de l’inuktitut, l’Institut culturel Avataq, avec l’appui de l’équipe de négociation du gouvernement autonome Nunavik Aquvvinga et de la Société Makivik, a lancé le projet Inuktituurniup Saturtauninga. Ses objectifs sont d’endiguer l’érosion actuelle de l’inuktitut et de lui assurer, dans un milieu dominé par l’anglais et le français, la place prépondérante qui lui appartient en tant que langue de la majorité au Nunavik.

L’Institut culturel Avataq a compris qu’il fallait d’abord réaliser une évaluation précise de l’état actuel de la langue inuite. Afin de déterminer quelles mesures devraient être adoptées pour assurer le survie de l’inuktitut, et comment et par qui cces mesures devraient être mises en œuvre, il fallait répondre à trois questions stratégiques :

Où en est exactement la langue inuktitut aujourd’hui ?
Quelles sont ses forces ?
Quels facteurs lui sont nuisibles ?

Méthodologie

Pour diriger les travaux, des représentants de la Commission scolaire Kativik (CSK), de la Société Makivik et de l’Institut ont formé le Comité de planification Inuktituurniup Saturtauninga.

Plutôt que de faire appel à des consultants et experts de l’extérieur pour réaliser cette évaluation, les membres du Comité de planification ont convenu de s’adresser directement aux Inuits du Nunavik,les principaux intéressés par le processus.

Afin d’assurer dès le départ la participation des principaux intéressés — les Inuits du Nunavik —, le Comité de planification a adopté la méthode basée sur les collectivités, laquelle est en vigueur depuis une dizaine d’années dans plusieurs écoles de la Commission scolaire Kativik et sert au programme de succès scolaire conformément à la politique du ministère de l’Éducation du Québec et aux recommandations de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique.

Au cours des années, une équipe de la CSK composée de trois animateurs a acquis une expérience considérable dans l’utilisation de cette méthodologie dans les écoles du Nunavik, et le Comité de planification a décidé de les inviter à organiser et à animer des ateliers linguistiques dans les collectivités.

La méthodologie repose sur la tenue d’une série d’ateliers. Ainsi les intervenants peuvent
1) diagnostiquer l’état des choses par le biais de discussions sur des questions stratégiques ;
2) établir leur propre comité directeur qui définit les priorités, puis élabore et met en œuvre un plan d’action réaliste ; et
3) évaluer et ajuster leur action de façon continue.

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